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L'unique musée consacré à Guillaume Apollinaire au monde est à découvrir à l'Abbaye de Stavelot !

 

2018

Afin de commémorer le centenaire de la disparition du poète, le parcours scénographique du Musée Guillaume Apollinaire a été entièrement repensé et enrichi de nouveaux éléments.

2021

Dépôt Carl Norac

De nouveaux manuscrits d’Apollinaire au musée de Stavelot

Collectionneur de manuscrits d’écrivains, le poète belge Carl Norac possède quelques pièces autographes d’Apollinaire, et, soucieux de les voir mises à la disposition du public, il a généreusement décidé de les confier à l’Aiaga et au musée Apollinaire.

La pièce la plus importante est une lettre entièrement inédite d’Apollinaire à son amant Louise de Coligny (Lou), manquant aux Lettres à Lou publiées en 1969. Extraits : J’espère bien ptit Lou que tu ne montres pas mes lettres. J’y mets de tout, pêle-mêle, comme si tu étais ma mémoire à qui ma vie dicterait ses souvenirs. J’ai trouvé aussi ce matin les premières fraises dans les bois. Dis-moi, Lou, quand la guerre finira à ton avis ? […] Je tâcherai de finir un beau poème pour demain et en ferai un autre en fleurs, si j’en ai le temps. Ici le temps, la vie même surtout devrais-je dire est-ce que ça compte ? […] Donc, ptit Lou, amis pour toujours, ton poète Gui.

Deux autres lettres ont été écrites pendant la guerre. Enfin, le dépôt contient aussi un précieux carnet de notes datant du séjour capital d’Apollinaire en Allemagne en 1901-1902 et le brouillon d’un poème écrit au front en 1916. Extrait : Les poux ça va ce sont des bêtes peu farouches / On les a sous la main ça peut servir un jour / On les porte sur soi mais ce n’est pas trop lourd.

Les documents

Plusieurs documents datent de la première guerre mondiale. Apollinaire s’est engagé à Nîmes en décembre 1914, et il part pour le front le 4 avril 1915. Correspondre avec son amante et ses amis est capital pour le poilu qu’il est.

- La carte postale à Louis de Gonzague Frick. Le poète Louis de Gonzague Frick était un ami d’Apollinaire et un de ses principaux correspondants durant la guerre. Il lui envoie ce poème sur carte postale le 7 février 1915, peu de temps avant de partir pour le front : « Échec, échec dans les tranchées […]
Aux lâches fils de Metternich ! »

- Lettre à son secrétaire Jean Mollet. À la même époque (30 mars), dans un style direct, Apollinaire dit à son secrétaire son désir de partir au front, ce qui survient 5 jours plus tard : « si tu t’emmerdes, faut pas t’emmerder ».

- La Lettre à Lou. Le document le plus important est une partie d’une lettre à Lou de Coligny, cette femme libre avec laquelle Apollinaire a entretenu une relation amoreuse et sensuelle au début de la guerre. Apollinaire a écrit à Lou plus de 200 lettres, rassemblées dans le volume Lettres à Lou. Il en reste d’inédites, comme celle-ci, dont seul le deuxième feuillet est conservé, mais que l’on peut dater à coup sûr du 30 mai 1915. Elle mêle anecdotes de guerre, notes sur les conditions de vie au front et signes de leur amour finissant. Extraits : J’espère bien ptit Lou que tu ne montres pas mes lettres. J’y mets de tout, pêle-mêle, comme si tu étais ma mémoire à qui ma vie dicterait ses souvenirs. J’ai trouvé aussi ce matin les premières fraises dans les bois. Dis-moi, Lou, quand la guerre finira à ton avis ? […] Je tâcherai de finir un beau poème pour demain et en ferai un autre en fleurs, si j’en ai le temps. Ici le temps, la vie même surtout devrais-je dire est-ce que ça compte ? […] Donc, ptit Lou, amis pour toujours, ton poète Gui.

- Manuscrit d’un poème écrit au front. Document très rare, ce manuscrit est le premier brouillon, d’un poème de 1916, écrit dans les tranchées. Apollinaire, qui sera bientôt blessé, ironise sur la vie concrète des soldats, en mêlant comme souvent l’humour et l’érudition. Le sujet du poème est… les poux, problème important pour les Poilus : « Les poux ça va ce sont des bêtes peu farouches / On les a sous la main ça peut servir un jour / On les porte sur soi mais ce n’est pas trop lourd. »

- Carnet manuscrit d’Allemagne. Ce carnet de 48 pages accompagnait Apollinaire dans son séjour en Allemagne (1901-1902), quand il était amoureux d’Annie Playden. On y trouve des notes diverses : « Première partie de L’Enchanteur. Les zygomatiques ne doivent pas être rongés », « Les américains du sud reprennent leurs cadeaux aux femmes par effraction », « Il n’y a pas de crime sur terre. Beauté de la terre ». Il mentionne la cathédrale d’Hildesheim et la Loreley, à laquelel il consacrera un poème célèbre dans son recueil Alcools.

- Lettre à Gustave Kahn. Dans cette lettre d’octobre 1908, Apollinaire demande de l’aide au poète symboliste Gustave Kahn, qu’il vient de rencontrer en Zélande. Guillaume en a assez de la finance, il veut vivre de sa plume. En mots choisis, il dresse une manière de curriculum, exprime ses espoirs et sa lassitude. On y sent le désir inaliénable de pouvoir exister par le seul pouvoir des mots : « Je me débats depuis quinze jours au milieu d’inextricables difficultés. J’ai dû, car cela devenait pour moi un réel martyre, renoncer aux écrits financiers qui me faisaient vivre. Le supplice n’en était pas dans le travail, assez considérable d’ailleurs mais dans les chiffres, les bilans de sociétés, etc qui décidément me sont trop ennemis. Ma situation actuelle n’en est que moins claire, néanmoins je suis plein de courage pour demander à tout travail de ma plume de quelque nature qu’il soit hors la finance, une subsistance qui sans doute me sera marchandée. »

- Le porte-crayon du poète. Le dernier document déposé par Carl Norac est un objet, et non un manuscrit. Guillaume Apollinaire écrivait souvent la première version de ses poèmes au crayon (c’est le cas du manuscrit déposé). Il s’agit de son porte-crayon personnel, offert par une femme et qui fut retrouvé dans le bureau du poète, boulevard Saint-Germain, après sa mort. Par un mécanisme, un crayon en sort, taillé au couteau, sans doute par le poète lui-même en 1918.

2022

Le Carnet de poésie de Marguerite Constant entre dans les collections de l'AIAGA

Acquis fin 2021 par Espaces Tourisme Culture, le Carnet de poésie de Marguerite Constant est de retour à Stavelot pour entrer dans la collection de l'AIAGA et être exposé au Musée Apollinaire. Ce carnet de cuir sombre d'une valeur combien symbolique contient deux poèmes originaux de Guillaume Apollinaire offerts en témoignage d'amitié lors du séjour stavelotain du jeune homme l'été 1899. Ces courts poèmes sont des acrostiches (poèmes dont les premières lettres de chaque vers forment un mot lu verticalement: MARGUERITE et ANTOINEMARGUERITE. "Ecrits avec toute la naïveté d'un poète de dix-neuf ans, commente Gérald Purnelle, ces acrostiches font partie des poèmes dits de circonstance, comme il en écrivit à cette époque à d'autres jeunes amis de Stavelot, quand ce n'était surtout des poèmes d'amour à Maria Dubois." Ces poèmes fortement marqués par la région stavelotaine ont en effet été offerts à Marguerite et à son fiancé, Antoine, Guillaume s'étant lié d'amitié avec Marguerite, la fille de la pension Constant où il logeait. "En partant à la cloche de bois dans la nuit du 4 au 5 octobre, poursuit le président de l'AIAGA, Apollinaire a en réalité fortement hypothéqué le mariage de ses amis Marguerite et Antoine puisque la pension devait servir de dot... Ironie du sort et de l'amitié."

 

 

 

 

 

 

Pour en savoir plus :

AIAGA carnet poésie Marguerite Constant page.jpg
AIAGA_photo_Musée.jpg
AIAGA Norac lettre et porte-mine.jpg
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